Réaménagement de la place Pierre-Boucher et du parc du Platon

Le projet de réaménagement de la place Pierre-Boucher et du parc du Platon a donné lieu à un inventaire et à des fouilles, puis à une surveillance archéologique. L’espace expertisé par Ethnoscop est situé dans les limites du site patrimonial de Trois-Rivières, dans un secteur considéré comme le berceau de la ville.

Les interventions réalisées dans la portion ouest du site CcFd‐15 ont permis de reconstituer des pans essentiels de lʹhistoire du premier espace paroissial de Trois‐Rivières, établi vers 1650. Les vestiges architecturaux de la troisième église paroissiale, érigée entre 1710 et 1713, témoignent du plan original du bâtiment et de sa sacristie, de lʹagrandissement de sa nef, de lʹajout dʹun chemin couvert, de même que de travaux de reconstruction et de rénovation ayant régulièrement touché le bâtiment jusquʹà sa destruction par le feu en 1908. La présence du cimetière (vers 1650‐1865) a également été abondamment documentée, par la mise au jour de 39 sépultures (dont une dizaine ont été prélevées et analysées) et des vestiges du muret de maçonnerie de pierres ceinturant le cimetière. Ces témoins permettent de reconstituer un espace dont les limites ont fluctué au gré notamment de lʹurbanisation, de la pression démographique et des transformations de lʹéglise. Intégrée tardivement à lʹespace paroissial, la portion est du site CcFd‐15 est lʹemplacement de certaines des premières concessions de Trois‐Rivières, établies en bordure de lʹactuelle rue des Ursulines à partir du milieu du XVII^e siècle. Lʹinventaire réalisé en 2011 a permis le dégagement partiel des fondations dʹune maison érigée avant 1704 par René Godefroy de Tonnancour, fondations qui avaient déjà été expertisées pas Michel Gaumond en 1977. Quant à la fouille effectuée la même année et qui sʹest concentrée sur le secteur situé dans lʹarrière‐cour des bâtiments établis en bordure de la rue des Ursulines, elle a confirmé la présence de dépôts anciens témoignant de lʹoccupation du site à partir du XVIII^e siècle. La culture matérielle associée à ces dépôts suggère le maintien de la fonction résidentielle du site à travers les transferts de propriété, la prise de possession par le gouvernement et lʹintégration à lʹespace paroissial.